L’Union syndicale suisse (USS) monte au créneau et contredit les arguments du Conseil fédéral qui veut à nouveau baisser les rentes du 2e pilier. Notre calculateur vous permet d’y voir plus clair.
En 2010, le verdict était pourtant clair: 72% des Suisses rejetaient le projet de loi pour baisser le taux de conversion minimal à 6,4%. Deux ans après, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) revient à la charge et propose à nouveau une diminution des rentes. L’USS estime que les arguments mis en avant sont insuffisants. Elle a en effet analysé la situation pour démontrer qu’une baisse n’est pas justifiée et va à l’encontre d’une réalité économique et démographique.
Mauvais pronostic
L’OFAS justifie une baisse du taux de conversion en se référant aux taux d’intérêts actuellement bas et qui le resteront dans les années à venir. Or, l’USS met en doute un tel pronostic, qui ne se base sur aucune analyse fiable, et estime au contraire que la situation va s’améliorer. Elle s’appuie sur les prédictions de l’Administration fédérale des finances et des instituts spécialisés qui prévoient un fort relèvement du niveau des taux d’intérêt dans un proche avenir.
Preuves insuffisantes
Deuxième argument avancé par l’OFAS: compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie des personnes assurées, il paraît normal que le taux de conversion minimal soit baissé. Mais pour l’USS, les statistiques de la Confédération sont douteuses et un grand nombre de questions restent sans réponses ou ne sont même pas posées. Elle estime donc nécessaire la mise sur pied d’une base de données indépendante et exhaustive.
Coûts trop élevés
Pour l’USS, les coûts administratifs du 2ème pilier ne sont, en outre, pas présentés de manière transparente et sont toujours trop élevés. Enfin, une grande partie des recettes profite à d’autres secteurs. Pour Aldo Ferrari, membre du comité directeur d’Unia, la surveillance doit, par conséquent, être plus stricte, et la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle, dont il fait partie, devrait bénéficier des moyens nécessaires pour y parvenir.
Le montant de ma retraite
Rappelons que les magazines Bon à Savoir et Tout Comte Fait, avaient pris une part très active lors du référendum contre la baisse du taux de conversion du 2e pilier. Aujourd’hui, pour vous permettre de décoder les arguments avancés par le Conseil fédéral et y voir ainsi plus clair dans le flou de la prévoyance professionnelle, Tout Compte Fait a développé un calculateur. Il suffit d’y entrer les données indiquées sur son propre certificat 2e pilier afin de découvrir l’impact des éventuelles modifications sur le capital épargné et le montant sa future rente (lire aussi TCF 02/2012 «Nouveaux coups durs pour le 2e pilier»).
Marie Tschumi